un trou en forme d'œil
un lit un esprit blanc qui meurt pendu
quand je regarde les petits cieux
devant moi
pendant que les déesses vont prendre le thé
avec des cryptorchides
que c'est bête
soixante dix kilomètres à l'heure
dans la rue Gui Apollinaire
et le demi guichet de mes heures
propulse mon cœur
dans les airs
noirs et déserts
c'est la couleur vide
c'est derrière le ciel
c'est derrière le miroir
c'est les joues du printemps
c'est le ciel de l'été
c'est nos âmes à la belle automne
c'est la vierge disparue
c'est le soleil qui se fâne
c'est la pureté de l'Azur
c'est la beauté
c'est le blanc
la main Soleil passe dans tes arbres cheveux
et l'infiniment bleu
écrase le mince horizon tranquille et brumeux
je m'allonge dans mon âme chaude et froissée contre ma joue
tout disparaît d'inconscient
seules restent les visions oniriques de cette fenêtre flottante de ciel bleu rempli de soleil et de lumière invisible qui caresse l'unique nuage de ma chambre cotonneuse
et je rêve à ce verbe à ce nez à ce pronom
que le lien fruité avait ponctué pour moi
dans ce jardin féminin et gymnopède
du palais si chèrement déserté
maintenant je sais qu'une lettre en lit une autre
la première est un jeu sexagésimal
la seconde est ce que je suis
parmi la femme unique et fine
après ce que j'avais été
dans ce que je n'ai pas en commun
avec le septentrional maître des Nymmes
ta mesure héllenistique est fondante comme l'onction
divine qui m'abreuve les omoplates dans un frisson
c'est un peu comme la brune suicidée avec la reine assassinée
que j'avais aimées
longtemps
je ne vois plus
que deux couleurs
je pleure je crée je suis je rêve
toi
je m'en vais je chois au plus profond du ciel
jusqu'à mon nuage voluptueux
jolie joueuse
jeune et soyeuse
je ne prononcerai pas ce mot qui ne commence pas par toi
ma chérie petite cléopâtre
tu seras ce que je suis
tu riras ce que j'écris
tu seras ce que je dis
quand le vain chiffre héllenistiquement magique
tombera
dans le froid
essence véritable de sa dorure
féline et suave
elle existe insolemment
près du regard indolent
et puis léonin vert et or
sur sa musique
le poète est né
ton image retentit dans mon front
ce mot que je ne peux prononcer
ce nom fruité conifère
qui m'est cher
et pourtant tu n'es qu'à moitié ce qu'avant tu aurais pu être
dans cette folle rue à nouveau
je te vois
je les confonds toutes les deux
l'insolence et la douceur
comme deux filles
qui seraient devant moi un bandeau
sur mes deux yeux
clos mais omniscients
portes de tout
la parfaite adolescente
ondule et paresse inversée
téléphone à la ville lumière dans le noir
s'enfuie dans les rues inhabituelles
vers un lieu inconnu
et le lendemain
tout recommence
Je cherche dans ces parties damnées
Même au plus profond du ciel azur
Ce qui se couchera derrière ma plume fusée horizontale
Pour embellir mon deux

Je change ces gouffres
Ils deviennent des arbres
Sans âmes ni brames
Mais avec des fleurs

Ou peu ou sait
La chasse lunaire
L'offensive absente

Sont tous là
Derrière moi
Dans moi
Je suis le condamné à l'omniscience
Je suis le romantique inavoué
Je suis le perfectionniste invisible
Je suis l'amoureux de l'amour
Je suis le philanthrope agoraphile
Je suis le solitaire agoraphobe
Je suis le poète
Le nouveau demi féminin
avant la hache était un cri suivi d'une victoire
et la première fin double pour ne pas rouler presque
un superbe étendard ivre de tes deux pronoms
papier un peu jauni
en cette fin d'après midi
et la lumière dorée froide et pure comme le ciel
me caresse rapidement sous cette ligne
blanche bleue longue et plane
comme une tristesse
toute neuve
les pays longs et envolés me manquent
après-demain j'irai voir ces natures mortes
ces eaux abjectes ces ifs ces luths
le rouge est une fusée qui bande mes yeux en diagonale
le gris les cercles et les marquis
tous sur un même tir
et le feu qui les pare me touche
mon cœur ne saigne ni ne pleure même
bat seulement
lentement
sans moi
elle est disparue
quand son teint d'ange
dépourvu de belle maison
engagée morte
partie sans matière
que plate on s'envole
vers les verts cieux
au fond de ses yeux
la lettre est proscrite
le destin devancé
comme un éclair
à côté de mon index
le futur
L'inconscient est une porte sur nous-même que nous refusons d'ouvrir
le papier explose
les digitales éclosent
la colère m'emporte
les couleurs s'empourprent
ma vie s'écoule
la ville secoue
mes yeux

Corset | lumière

Neuf cents logarithmes népériens

Le ciel décide la nuit comme les couleurs
le soleil est parti et avec mon bonheur
le rideau d'iode chante l'été
mais l'automne déjà prépare sa fuite
devant le neutre hiver
qui verra la résurrection
de l'escalier
La liberté me rêve
gaie musicale et fraîche
invisible dans l'obscurité
les montgolfières s'immobilisent
les rails s'aiguisent
et je me déguise
pour toi

From the house









Étang



Old Garage + Moulins








Vacances

Enfin la clé menteuse me délivre
De ce malheur orgueilleux
Et je rêve toujours
De ta nuque
Véritable usine mise à nu
Bleu vert et or dans mes yeux
L'étoile attend à ma porte
La lumière tourne
Pour enfin tomber tout là-bas
Rouge derrière la ligne noire

Enfermé tout en haut
Là-bas aride et nette tu te dessines

La rousse fraîcheur s'envole
Vers ces champs si lourds qui dansent
La pureté de mes poumons
transposée dans le ciel bleu
Vide de tout pleine de rien
J'attends toujours
Ce savoir infernal

Le brouillard infini se dilate
et recouvre cette ville
ses jardins ces ruelles enduites
d'ombres et de vieillesse
dans ces ruelles désertes

Moulins





"Bien souvent je revois sous mes paupières closes,
La nuit, mon vieux moulins bâti de briques roses…"

Th. de Banville

De l'existence de Dieu

Question extrêmement posée, à laquelle il y a eu moult réponses, parmi lesquelles se trouvent celle de Descartes ou encore de Sartre.

J'entends par existence la question simple : "Dieu est-il ?"

Oui, mais pas comme les mortels le pensent. On — je désignerai par "on" les hommes ou l'Homme — pense ou croit, ou admet que Dieu est quelqu'un d'impalpable ni de visible physiquement, mais qui existe spirituellement, quelqu'un de supérieur.

Dieu n'est rien de cela. Dieu est l'ensemble de nos fois (pluriel de foi ), des Moi de chaque croyant monothéiste. Dieu est une invention de l'Homme. L'Homme a créé Dieu car il en avait besoin. Besoin d'un moi infiniment bon, miséricordieux, vers qui pouvoir se tourner pour s'interroger, donner des réponses à des question complexes.

Nombreux sont ceux qui savent que nous descendons du singe, que nous sommes des animaux, mais nombreux aussi sont ceux qui réfutent cette thèse darwinienne, la jugeant immorale ou areligieuse.

Mais la thèse de la Genèse n'est pas plus vraie. Oui, nous sommes des animaux, mais non nous n'en sommes pas. Car nous nous sommes classés nous-mêmes comme tels. C'est là la supériorité de l'Homme : il est capable d'humilité, de se classer par rapport à tout ce qui l'entoure.
Il faut admettre scientifiquement la thèse de Darwin et croire philosophiquement et|ou religieusement à la Genèse. Ne comprenant pas la raison de notre existence, nos prédécesseurs s'en sont inventé une. Mais maintenant que nous connaissons la raison, la religion est devenue quelque chose d'extérieur à la vie scientifiquement expliquée. Certains ne croient qu'à la Genèse, d'autres qu'à la thèse de Darwin.

Il faut croire aux deux ! Car l'une nous donne une raison de vivre, et l'autre nous donne l'explication. Et si la Genèse a été écrite par l'Homme, Darwin aussi était un homme. Et le fait qu'il nous disent successeurs des simiens, après de nombreuses évolutions, fait bien de nous des Hommes, coupés de toute autre ancêtre.
Nous sommes les seuls à savoir cela…

Je m'arrête pour ne pas trop en dire et vous laisser réfléchir.

Sept I, sept E, sept N et sept S

Bois
Seulement
La
Mainte
Ribambelle
Toute
Volupté

Lundi matin

Et l’obscurité qui la décore n’est autre que sa beauté et les nixes
Qui la regardent depuis la diagonale rapide qui m’attire
Et mes yeux qui savent immobiles et jaloux
Ce contour aimant et aimanté que mon âme onirique devine
Alors que ses superbes rideaux frangés ondulent rarement
Au rythme voluptueux de sa féline colonne vertébrale

Poème en prose

Je suis obligé de ne pas exister dans cette moitié de gamme qui se dédouble septentrionalement lentement douce et bleu ciel. Je pense à ceux qui eux aussi se sentent si seuls et silenceux se sont endormis dans la répétition de cette plante terrestre qui nous emplira tous un jour ou un autre. Je m’efforce d’avancer sur ce fleuve tumultueux qui porte le même prénom que toi à la couleur de tes yeux qui s’arrête, lancé sur cette neige argentée qui attend la mort de ce jeu calembour qprès le lendemain symbolique sans pont et tiutes ces couleurs se bousculent en deux seulement tristes monotones mais musicales. J’entends la douce mélodie qui secoue mon avenance chérie au loin dans le moi-même et six jours disparaîtront pour réécouter ce rythme qui me rappelle mon devoir de poète chaque mesure chaque phrase chaque soupir et bientôt en viendra une autre après celle du sommeil ralenti d ‘un soleil qui s’éveille teint en or pour enchaîner des jeunes oiseaux qui existent. Et moi je dois ralentir aussi pour t’attendre et rêver.

A II

Si le rêve s’exauce, l’artiste s’éteint
Et ce parfaitement maudit alexandrin
Fermera bientôt mon âme dorée
S’il continue d’être si régulier

Je t’ai magnifié si mon rêve est mineur
Et toi, inconnue trop connue, tu continues ta chute
Qu’un jour un oiseau mort appela vie
Et me cueille dans ce jardin trop connu

Et j’aime lentement par ta faute
À sortir de ce gouffre victorieux
Tandis que je souffre malheureux

De ces lois stupidement artistiques
Qui délaissent le distique
Au profit de l’alexandrin.

A

Le bel ouragan trop serré
Dans son corset trop sérieux
Pour une si petite chambre
Si douce et si brune
Élégante

et matinale
comme une journée de la fin du
doré mois d’août

Le visage qui m’entoure
De son image
De ses atours
Et la fin de ce supplice n’est que
le commencement
d’un autre
Et mon départ obligé torture mon
cœur

Dernière heure de Juin

Petite peur en cabrafuge amoureuse
Barsandée mollement langoureuse
Fleuronnée désarmée brumeuse
Argelandées et versifiées

Mardonstères illons et beaux
Catafalque abrogée d’or
Nuvage solennel de paupières
Sept fanions se sont fanés

L'été

La fraîcheur
La senteur
S’évaporent

La pureté
L’été
L’été

Et le ciel que nous croyions bleu
A toujours été pour nos yeux
De cette détestable couleur grise
À laquelle tu t’es soumise

Et les nuages que nous croyions disparus
Ont toujours été à notre vue
Présents, toujours omniprésents
Et je t’aime infiniment.
Au fond du jaune enivrant
M’écoutent les étoiles éteintes

Et chantent les murs apeurés
Profondeur exigée des armures
exaucées

Ainsi chutent les blanches couleurs
Enfermées dans le ciel ivre et lumineux

Abandonné des aurores de marbres

Ma Reine tu m’as quitté
À présent je suis seul avec mes larmes froides grises et longues
Et toi tu es loin de moi et tu m’as oublié et je suis amoureux
De ta cruauté de ton élégance de ton charme de ta virilité sensuelle.
Tu devines peut-être ma prison argentée
Dans laquelle ton Départ m’a enfermé.
Je ne sais toujours pas la raison de ta fuite.

Écoute le chant du désespoir, il t’appelle à lui
Il est séduisant ne me le cache pas
Son parfum te plait ses manières te charment
Ne me contredis pas je préfère tes aveux.
Mais non, je ne pleure pas
J’essaie de te garder
Près de moi
Un petit
Tout petit
Instant
De plus.

Nocturne

Lorsque je m’endors dans ton image,
Mes paupières s’effacent
Pour que ta chevelure les remplace.
Ton visage m’obsède
Ta démarche m’hypnotise
Tes félines inflexions sont autant de fraxinelles
Ta bouche devient mon oreiller
Ton corps est le plus beau drap
Et je me love contre lui
Comme dans des cendres tièdes
Ton dos soyeux, ta gorge blanche
Valent bien plus que tous les plus beaux tissus
Et tellement plus encore
Qu’il m’est inutile de t’exprimer
La joie qui m’emplit
Quand je rêve à toi.

Maison morte

"À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin …"

"Zone", Alcools (1913), Guillaum Apollinaire

Chaises|Palais Royal



« Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton
frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux
nuages !

"L'Étranger", Le Spleen de Paris (1856-1858), Charles Baudelaire

Bouquet brillant et immobile

Longtemps, je me suis couché de bonne heure.

Fumée solide

Plafond II






















Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !


"Élévation", Spleen et Idéal, Les Fleurs du Mal (1857), Charles Baudelaire.

Feuilles bientôt mortes

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule


"Automne malade", Alcools (1913), Guillaume Apollinaire

Les fenêtres

Lum!ère

Le Hameau de la Reine reflété dans un plan d'eau dans le quel se couche le Soleil
(argentique)

Magnifique Gui

Je raffole de ce calligramme insolent, viril et magique de la cravate vu par Guillaume Apollinaire (Calligrammes,1918), je devrais, que dis-je on devrait, la Bnf par exemple, vendre ce calligramme imprimé dans l'unique but de pouvoir s'affirmer comme dandy surréaliste et…insolent, encore une fois.

Je me suis aperçu qu'il n'y avait pas que des calligrammes ( mot créé par Apollinaire lui-même) dans le recueil éponyme et qu'il y en avait même dans d'autres de ses recueils, notamment
les merveilleux Poèmes à Lou que j'ai acheté dans la même fameuse "collection blanche", c'est-à-dire pour les laïques la collection de poche nrf.

Il ya ce calligramme superbe offert à Louise de Coligny-Châtillon, surnommée Lou. Je ne peux que le transcrire, la qualité de l'impression nuisant la lecture du calligramme :

"La mielleuse figue octobrine seule a la douceur de vos lèvres
qui ressemblent à sa blessure lorsque le fruit trop mûr le noble fruit que je voudrais tant cueillir hâtait sur le point de choir ô figue désirée bouche que je veux cueillir blessure dont je veux mourir."

Le calligramme a bien sur la silhouette d'une figue.

Dans ce même recueil il y a le sublime bien que classique septième poème :

"Mon Lou la nuit descend tu es à moi je t'aime
Les cyprès ont noirci le ciel a fait de même
Les trompettes chantaient ta beauté mon bonheur
De t'aimer pour toujours ton cœur près de mon cœur
Je suis revenu doucement à la caserne
Les écuries sentaient bon la luzerne
Les croupe des chevaux évoquaient ta force et ta grâce
D'alezane dorée ô ma belle jument de race
La tour Magne tournait sur sa colline laurée
Et dansait lentement lentement s'obombrait
Tandis que des amants descendaient de la colline
La tour dansait lentement comme une sarrasine
Le vent souffle pourtant il ne fait pas du tout froid
Je te verrai dans deux jours et suis heureux comme un roi
Et j'aime de t'y aimer cette Nîmes la Romaine
Où les soldats français remplacent l'armée prétorienne
Beaucoup de vieux soldats qu'on n'a pus habiller
Ils vont comme des bœufs tanguent comme des mariniers
Je pense à tes cheveux qui sont mon or ma gloire
Ils sont toute ma lumière dans la nuit noire
Et tes yeux sont les fenêtres d'où je veux regarder
La vie et ses bonheurs la mort qui vient aider
Les soldats las les femmes tristes et les enfants malades
Des soldats mangent près d'ici de l'ail dans la salade
L'un a une chemise quadrillée de bleu comme une carte
Je t'adore mon Lou et sans te voir je te regarde
Ça sent l'ail et le vin et aussi l'iodoforme
Je t'adore mon Lou embrasse-moi avant que je ne dorme
Le ciel est plein d'étoiles qui sont les soldats
Morts ils bivouaquent là-haut comme ils bivouaquaient là-bas
Et j'irai conducteur un jour lointain t'y conduire
Lou que de jours de bonheur avant que ce jour ne vienne luire
Aime-moi mon Lou je t'adore Bonsoir
Je t'adore je t'aime adieu mon Lou ma gloire"

Samedi 29 septembre

Ce samedi, je suis allé au cinéma avec Sergueï. J'avais choisi le George V sur les champs parce qu'il est sur les champs — au 146 — et qu'il passe les films en V.O.. Je suis donc descendu à Alma, on traverse la Seine, on passe devant Givenchy, YSl, un top model passe, son book sous le bras, magnifique, on croise le président d'Afrique du Sud — je crois — qui rentre au Plaza, Louis Vuitton, Hédiard, on est sur les champs, on traverse on rentre dans le cinéma — nous sommes bientôt encadrées par de charmantes voisines. Après les décevantes bandes-annonces le film commence.

C'était Control, le film pas gai du tout sur un épileptique qui se suicide à 23 ans, tout en noir et blanc et en plus avec une bonne critique—voire excellente pour un film de ce genre— de Télérama. Oui mais. le film est réalisé par un photographe, les acteurs ne sont pas connus, (donc) ils jouent très bien et la musique est évidemment géniale. Et il n'y a de commercial que le sujet du film (l'histoire du leader du groupe que Sofia Coppola case dans tous ses films), le reste est très humble mais ce n'est pas exactement le mot qui convient.